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LPAH - Lettres, pensée, arts et histoire

Les thèses soutenues à l'école doctorale "LPAH - Lettres, pensée, arts et histoire"

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  • Les stratégies du rire dans l'oeuvre d'Alain Mabanckou : poétique d'un contre-discours en postcolonie    - Bounguili Ulrich  -  12 décembre 2018

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    Le présent travail analyse le corpus romanesque d'Alain Mabanckou, auteur de langue française d'origine congolaise, selon une grille de lecture postcoloniale et s'attache en même temps à définir les mécanismes de fabrication du rire propres au romancier. Pour ce faire, notre exégèse s'appuie sur des outils, se réclamant à la fois des études postcoloniales (essais d'A. Mbembe, en particulier) et d'une réflexion sur le rire en littérature, et aborde cette oeuvre comme un objet hybride, car en relation avec d'autres sphères culturelles. Il s'agit de souligner le choix d'un discours autre sur l'Afrique postcoloniale où le primat de la légèreté apparente a supplanté les anathèmes moralisateurs et les récits manichéens. Dans cette perspective, notre analyse est structurée autour de deux grands axes : la place du rire dans la pensée littéraire négroafricaine francophone et les stratégies du rire dans l'oeuvre d'Alain Mabanckou. Le premier axe n'est pas un exposé d'histoire littéraire : il tente de proposer une esquisse des manifestations du rire à travers des oeuvres majeures, qui ont nourri l'écrivain de Pointe noire et montre que, dans la littérature négroafricaine francophone, les accents empruntés par ce rire ont très souvent fait écho au contexte historique, social et politique. Le second axe aborde le rire chez cet écrivain contemporain comme un des registres du discours postcolonial. Car si le roman mabanckouien s'efforce, dans son ensemble, d'évoquer le Congo natal, c'est pour mieux formuler les interrogations sur la postcolonie africaine. Celle-ci, dans la "bâtardise" qui la caractérise, est portée par ces "gens de peu", qui, au quotidien, sont les témoins d'une société disharmonieuse, cachant ses laideurs derrière des éclats de rire. Le lecteur prend conscience que le travail de l'écrivain, par la virtuosité qu'il mobilise sur le plan linguistique et intertextuel, débouche sur l'art de faire dialoguer l'Afrique et l'Occident et sur la recherche de nouveaux rapports avec l'Autre, invite à un "imaginaire bariolé" qui, selon les mots du romancier, "nous pouss[e] à nous remettre en question".

  • Liberté et nécessité chez Plotin : l'enjeu antéphénoménal    - Bettelheim Valérie  -  12 décembre 2018

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    La liberté et la nécessité dans la pensée plotinienne semblent relever d'une relation si étroite qu'elle se présente comme une imbrication. Le but de cette étude est d'une part d'examiner le lien entre liberté et nécessité chez Plotin en montrant leur paradoxale complémentarité, voire leur inclusion mutuelle, d'en dégager les enjeux éthiques, ontologiques, métaphysiques ; et d'autre part de questionner l'imbrication elle-même en tant que phénomène, manifestation, sensible ou intelligible, trace de l'Un « antéphénoménal ». Aussi, à titre introductif, je propose l'expérience même de la lecture des traités de Plotin, qui confronte le lecteur à l'atemporalité , si ce n'est déjà à une rupture entre être et un, c'est-à-dire à une nouvelle définition de la liberté comme ce qui s'arrache non seulement au sensible, mais aussi à l'Intellect, au logos, et s'élance vers l'unité qu'elle ne cesse cependant jamais d'être, à sa façon. Ma première partie interroge la liberté et la nécessité chez Plotin dans l'ordre du monde, autrement dit au niveau de l'Âme, troisième hypostase, heîs kai polloi, l'un et le multiple. Pour ce faire, je mets à jour la transformation que Plotin opère au niveau de la nécessité, renversant les figures mythologiques d'Anagkè, mais aussi les conceptions déterministes des stoïciens, des atomistes, des astrologues et des gnostiques : délestant ainsi la nécessité de la négativité qu'elle porte dans son étymologie même, il en dégage la lumière de l'Intellect, l'acte de l'âme étant une autodétermination. J'étudie pour ce faire la filiation pythagoricienne, mais aussi héraclitéenne, qui témoignent de la beauté, de l'ordre du monde en sa diversité et ses contraires : au sein des phénomènes, la liberté de l'âme oppose à la contingence de la matière une résistance, une force qui cohère ceux-ci, les empêchant de sombrer dans l'aléatoire qui est somme toute très proche des doctrines fatalistes. Ma deuxième partie, en cherchant une définition plus précise de la liberté dans l'Être-Intellect, hèn polla, un-multiple, montre qu'on est toujours reconduit à la nécessité par le mouvement de la procession, née elle-même du geste de toute ousia vers la réalité supérieure, epistrophè. Dès lors, on peut dire que liberté et nécessité tracent la dynamique de toute manifestation, de toute arrivée, de tout procès et se répondent dans une relation binaire, ce qui témoigne du poids de la substance, d'un champ gravitationnel de l'être qui peut expliquer la clôture de la métaphysique et même l'épuisement ou la dispersion de la phénoménologie. Ainsi, ma troisième partie propose avec Plotin l'insoutenable légèreté de l'Un comme alternative au poids existentiel qui charge la philosophie, mais aussi l'individu jusqu'à aujourd'hui. En pensant une différence hénologique, Plotin disjoncte l'être et l'Un, permettant le laisser-être du monde dans sa plus riche multiplicité, tout en le préservant de la contingence totale, de l'effritement dans le néant. A la fois, il porte à la fusion la liberté et la nécessité : aussi l'enjeu de l'articulation des deux concepts est antéphénoménal, avant le phénomène. Apparaît une terra incognita, sommet spéculatif qui donne assise et fondation au monde et va jusqu'à le délivrer de l'hégémonie de la substance et de la toute-puissance des phénomènes qui n'en sont que la conséquence. Je suggère ainsi, à la fin de cette étude, le non-événement, le kairos plotinien, comme alternative à la dissolution dans l'être, c'est-à-dire à la mort de l'être : offrant une assise, une constante, un sous-bassement à l'existence, il libère celle-ci de la pesanteur et du conglomérat de l'unitotalité impliqués dans la différence ontologique. En même temps, le non-événement conditionne tous les événements dans le champ de l'être, la rupture hénologique permettant l'aération, la distanciation au sein de tout ce qui est un être.

  • En lisant, en écrivant. Pratiques, politiques et représentations de l'écrit d'un député à travers la Révolution et l'Empire, Marie-Félix Faulcon (1758 - 1843)    - Alaphilippe Marjorie  -  19 novembre 2018

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    La thèse étudie les pratiques, les politiques et les représentations de l'écrit d'un député de la Vienne sous la Révolution et l'Empire, Marie-Félix Faulcon (1758 - 1843). Magistrat poitevin, député suppléant aux Etats généraux, il est le vice-président du Corps législatif qui proclame la déchéance de Napoléon Ier, le 3 avril 1814. Sa trajectoire et sa posture politique, marquée par la défense d'une république du centre et modérée, ainsi que la façon dont il les présente dans ses archives personnelles constituées en vingt-sept volumes d'œuvres, font l'objet de la première partie. Grâce à l'inventaire de sa bibliothèque annotée, la deuxième partie étudie ses lectures, son rapport à la lecture et sa qualité d'auteur parmi les auteurs, d'"homme de lettres et homme politique", à partir de ses propres productions imprimées. Polygraphe et graphomane, Faulcon a laissé un corpus inexploré de plus de vingt-sept mille pages de manuscrits. Ils comprennent essentiellement des journaux personnels, des copies de sa correspondance, des journaux de voyage, des matériaux historiques, des mémoires et des poésies. L'étude de ce fonds, proposée dans la troisième partie, interroge notamment la dimension autobiographique de ce riche ensemble d'écrits du for privé. Elle montre combien il est difficile, pour un acteur de la Révolution et de l'Empire, qui a bien conscience de vivre une période mémorable, d'écrire et de publier, de traduire par écrit une expérience sans équivalent, tant la conscience du jugement de la postérité est pesante.

  • Vaincre l'abstraction. Théorie de la connaissance au début du XXe siècle (Husserl, Bergson, Cassirer, Heidegger)    - Company Diego  -  14 novembre 2018

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    Peut-on thématiser la crise qui atteint la philosophie moderne au début du XXe siècle comme une crise de l'abstraction ? Telle est la question d'où part la recherche proposée par cette thèse. Nous commençons par délimiter un cadre d'étude. Il s'agit de confronter à cette question quatre représentants influents de la période en question, Edmund Husserl (1859-1938), Henri Bergson (1859-1941), Ernst Cassirer (1874-1945) et Martin Heidegger (1889-1976). Il s'agit ensuite de l'aborder comme un problème de théorie de la connaissance, dans le prolongement des représentants classiques de cette discipline que sont J. G. Fichte (1762-1814) et F. W. J. Schelling (1775-1854). La thèse s'organise en deux parties. Dans les cinq premiers chapitres qui constituent la partie I, nous nous employons à réunir les quatre auteurs étudiés sous le signe de la théorie de la connaissance. Nous procédons par une analyse successive des notions les plus fondamentales mises en jeu par ce domaine philosophique : l'idée même de théorie de la connaissance, celle de métaphysique, puis les concepts de connaissance, de réalité, de vérité et d'idéalisme. Dans le cas de chaque notion, nous en relevons une acception restreinte entrant diversement dans le cadre d'une critique de l'abstraction menée par l'un ou plusieurs de nos auteurs. Nous cherchons d'autre part à saisir les métamorphoses auxquelles les auteurs soumettent chacun de ces concepts, en réponse à une telle critique, afin de les réintégrer dans une analyse de la connaissance propre à leur horizon conceptuel. Ce faisant, nous dégageons les éléments structurels d'une théorie de la connaissance transversale à même de regrouper l'ensemble des auteurs, tout en montrant comment s'y joue de manière centrale le problème de l'abstraction et de son dépassement. Dans les quatre derniers chapitres constituant la partie II, nous abordons le problème central de la théorie de la connaissance : l'accès de la pensée à la réalité. Nous détaillons la manière dont ce problème est posé et résolu par chaque auteur. Ce problème présente le coeur de la crise de l'abstraction sitôt qu'elle est reconduite sur le terrain de la théorie de la connaissance, dans la mesure où ce qui fait l'unité du concept d'abstraction dans ce cadre est essentiellement l'incapacité de la pensée abstraite, quelles qu'en soient les manifestations particulières, à saisir véritablement le réel. Faisant écho aux concepts restreints de connaissance, de réalité ou de vérité mises en lumière au cours de la partie I, ce sont à présent des manières de penser qui sont écartées en raison de leur insuffisance à embrasser véritablement le réel. Ainsi la pensée scientifique, la pensée logique ou a priori, la pensée systématique ou encore la pensée métaphysique sont-elles, au cours de la partie II, passées au crible d'une critique de l'abstraction. Et tout comme, dans la partie I, une acception renouvelée ou élargie faisait réponse aux concepts abstraits de connaissance, de réalité, de vérité ou d'idéalisme ; de même ici nous recueillons chez nos auteurs les indices d'une science, d'un système, d'une logique ou d'une métaphysique entendus en un sens nouveau, permettant une victoire sur l'abstraction présentée par leur acception traditionnelle. Au terme de ces analyses, nous parvenons à ressaisir en toute clarté les mécanismes et les ressorts qui sous-tendent ce que nous nommons une « dialectique de l'abstraction ». L'approche transversale et comparative adoptée permet de déceler des invariants profonds et insistants, malgré la disparité conceptuelle présentée par le corpus choisi. Ces invariants nous montrent une pensée du XXe siècle en lutte avec elle-même, qui se sert du spectre de l'abstraction pour rejeter certains pans de la pensée de l'autre penseur, afin de s'élever par l'exercice de la pensée propre au-dessus des limites ainsi décelées, et de découvrir par là des voies nouvelles à l'exploration philosophique.

  • A escrita da história na França de 1380 a 1404: as representações discursivas sobre o cavaleiro Bertrand Du Guesclin (†1380)    - Druciak Carmem Lúcia  -  12 juin 2018

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    La présente thèse analyse les représentations narratives concernant le chevalier Bertrand Du Guesclin dans l'écriture de l'histoire en France du Bas Moyen Age, dans les œuvres du trouvère Cuvelier, La chanson de Bertrand Du Guesclin (1385), l'auteur anonyme de l’Histoire de Messire Bertrand Du Guesclin (1387) et Christine de Pizan dans son Livre des fais et bonnes meurs du sage roi Charles V (1404). Notre analyse est basée sur les concepts de représentation dans l'histoire de Paul Ricœur, en insistant sur les préceptes de la représentance et de l'identité narrative formulés par l'auteur, ainsi que sur la poétique du récit historique, approche développée par Leonardo Funes. A partir de la lecture des sources, nous observons que la construction de l'identité narrative de Bertrand Du Guesclin était fondée sur une réflexion à propos du profil d'un preux chevalier, et surtout sur une chevalerie en transformation à la fin du XIVe siècle. Sur la base de cette analyse, nous avons souligné que l'écriture de l'histoire a choisi Bertrand Du Guesclin comme modèle pour une redéfinition de la chevalerie dont les principes ont été dictés par le service à la couronne française, par la disposition permanente des troupes, par la rémunération régulière et par la performance guerrière de ses membres au détriment du lignage.

  • Raconter le vivant : un essai de zoépoétique narrative (XXe-XXIe siècles)    - Cazaban-Mazerolles Marie  -  25 mai 2018

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    Cette thèse de littérature générale et comparée met au jour la présence, dans la littérature occidentale des XXe et XXIe siècles, d'un geste narratif qui consiste à raconter non plus « la vie » mais « le vivant » - défini comme une formule assumant un point de vue bio écologique sur l'existence et récapitulant les axiomes anthropologiques, ontologiques et métaphysiques impliqués par la révolution darwinienne. Dépassant le schème des « deux cultures » selon lequel les champs scientifique et littéraire sont supposés hétérogènes, l'essai examine ainsi comment le récit de fiction intègre et réagit de façon créative aux bouleversements provoqués par le développement des sciences du vivant modernes : modification de l'appréhension du phénomène de la vie, et altération de la conscience que l'humain a de lui-même ainsi que de sa place dans le monde. Le phénomène étudié est baptisé zoégraphique en référence à l'opposition existant en Grec ancien entre le bios - la vie humaine individuelle et caractérisée - et la zoé - entendue comme la vie trans-individuelle et trans-spéciste commune à toutes les créatures animées. L'analyse d'un vaste corpus de récits publiés depuis le début du XXe siècle en Amérique du Nord, en Angleterre, en France, au Brésil et en Afrique du Sud, permet dès la première partie de mettre en valeur la façon dont le paradigme bio-écologique post-darwinien met à l'épreuve les habitus anthropocentriques de la poétique narrative occidentale moderne. L'étude se focalise en premier lieu sur le renouvellement de la poétique du personnage, montrant d'une part comment les textes mettent en avant les dimensions biologiques et animales de l'identité humaine, et comment ils multiplient d'autre part les personnages non-humains en s'efforçant de rompre avec leurs anciennes modalités anthropocentriques de représentation. Ce faisant, la thèse défend l'idée que les auteurs considérés travaillent à défaire ce qui apparaît comme l'indexation traditionnelle de la poétique du personnage sur le mythe de l'exception humaine, au profit de la figuration du continuum du vivant. En outre, elle montre que les récits étudiés développent contre les imaginaires de la séparation et de la domination des intrigues qui mettent en scène Homo sapiens dans un rapport d'interdépendance écosystémique et d'appartenance au collectif du vivant. Les textes examinés achèvent ainsi d'émanciper leur poétique des représentations véhiculées par l'humanisme classique, et mobilisent des ressources propres à la narration littéraire pour faire advenir à la littérature un « vivant » caractérisé par son refus non seulement de l'opposition humains/non-humains, mais encore d'une conception autarcique et substantialiste de la subjectivité. Examinant dans un second temps les valeurs dont les écrivains chargent l'imaginaire du vivant qu'ils élaborent, cette recherche montre que le corpus étudié déploie une compréhension heureuse de ce qu'être un vivant parmi les vivants signifie, luttant contre la propension à requalifier les implications de l'épistémè post-darwinienne en termes de réduction ou d'humiliation métaphysiques. Semblable travail de médiatisation euphorique s'avère particulièrement manifeste dans la façon dont les textes réinvestissent l'imaginaire angoissé caractéristique de la première réception darwinienne pour en convertir la tonalité affective. Afin de compenser les perspectives de la finitude et de la dégradation ontologique, le corpus procède en outre à la reformulation immanente et écologique de l'imaginaire des au-delàs et de la grandeur. Étudiant pour finir comment les textes mettent globalement en scène la possibilité d'un enchantement non pas exclu par une vision scientifique du monde mais compatible voire subordonné à ses démonstrations, l'étude considère la fiction narrative comme un dispositif efficace de réorientation de l'attention et des affects, susceptible de faire valoir la valeur enchanteresse des postulats du paradigme bio-écologique moderne.

  • Goldoni tra testo e scena : il rapporto fra autore e attore negli anni parigini    - Manciati Silvia  -  11 avril 2018

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    Le point de départ de ce travail se situe à l'intérieur du filon de recherche qui a tenté de réévaluer l'importance dans l'aventure goldonienne de l'étude conjointe des aspects scéniques et textuels de son œuvre, dans la mesure où il est inenvisageable de séparer ces deux versants dans l'analyse des formes dramaturgiques. Une fois considéré le profond inchevêtrement des pratiques scéniques et dramaturgiques dans l'œuvre de Goldoni, l'objectif premier de notre recherche a été donc celui d'enquêter sur les rapports entre l'auteur et l'acteur, le texte et la scène, au cours de la période parisienne (1762-1793), afin de restituer un tableau des systèmes d'influence réciproques, à l'époque d'un changement majeur du contexte socio-culturel de référence. Et cela en tâchant de maintenir sur l'œuvre de Goldoni un regard unitaire, à même de faire émerger des connections transversales et de connecter le synchronisme de l'écritoire, de la scène et de l'édition, sur le double versant italien et français. Dans la perspective de conjuguer les aspects littéraires et scéniques dans l'horizon d'une enquête critique, la période parisienne résulte particulièrement significative : le changement de contexte réceptif devient un paramètre révélateur de la spécificité de l'écriture de Goldoni et des variations qui s'en suivent. L'étude du rapport aux deux nouveaux contextes théâtraux de la Comédie Italienne et de la Comédie Française, ainsi que du lien maintenu à distance avec la scène vénitienne du Teatro San Luca, nous a permis d'observer les solutions méthodologiques de l'auteur pour faire face à ces trois contextes réceptifs différents. Si le rapport avec l'auteur en termes humains, théoriques et professionnels caractérisa la carrière de Goldoni toute entière, c'est à son arrivée à Paris que l'auteur fut contraint à une confrontation renouvelée avec la posture de l'auteur en tant qu'acteur de la vie de l'œuvre sur scène. Il dut alors parcourir à nouveau les étapes de l'affirmation de sa propre autorité-auctorialité, visant une nouvelle reconnaissance de son statut professionnel autant au niveau social, que symbolique et sémiotique. Nous avons cherché, donc, à considérer le rapport dialectique entre auteur et acteur comme le levier autant pragmatique que théorique sur lequel appuyer l'analyse de la parabole française de Goldoni, afin d'évaluer comment ces deux forces, dans la période prise en compte, ont exprimé leur autorité réciproque dans la bataille pour l'hégémonie de la scène. À travers le dépouillement des différentes typologies des documents disponibles, des sources journalistiques et anecdotiques contemporaines aux documents directs de la Comédie Italienne et Française et du Teatro San Luca, nous avons analysé la production de l'auteur durant cette période par rapport aux divers référents actoriels, en cherchant ainsi à vérifier comment ces derniers ont accueilli et élaboré cette instance dans la pratique de la scène et du jeu. Un regard d'ensemble posé sur les pôles de la scène et de la page nous a permis d'observer les choix de méthode de l'auteur, en faisant émerger des connections significatives sur les points de connections entre l'écriture goldonienne, les compétences des interprètes, leur adhésion aux mêmes principes de pratique théâtrale.

  • Musique en lieu : une topographie de l'expérience musicale à Barcelone et sur son territoire (1760-1808)    - Bertran Xirau Lluís  -  19 décembre 2017

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    Le thème de l'articulation entre la musique et l'espace urbain occupe une place croissante dans la réflexion musicologique depuis la décennie de 1980. Les développements récents de l'histoire urbaine invitent à repenser l'objet ville moins comme une totalité organique, que comme le cadre physique d'une multiplicité d'expériences individuelles. Dans ce travail, l'analyse de l'expérience musicale d'individus concrets amène à privilégier d'autres dimensions de l'urbain : un cadre plus large, celui du territoire environnant la ville, et un cadre plus réduit, celui du quartier. La richesse de détail du long journal (1769-1819) du baron de Maldà, mélomane passionné, permet de délimiter les contours de son expérience musicale à l’intérieur comme à l'extérieur de la ville. D'autres sources locales, ainsi que les récits de voyageurs étrangers en Catalogne au XVIIIe siècle, sont mis à contribution pour préciser la description de nombreux lieux de musique. La première partie (« Le ton de Sarrià ». Musique et musiciens entre la ville et son territoire) traite du calendrier festif et musical de la région, des mobilités des musiciens et des pratiques musicales liées à la villégiature des Barcelonais. Dans la seconde partie (Barcelone. Des villes dans la ville), le témoignage des voyageurs étrangers est confronté à celui du baron de Maldà, ce qui éclaire des usages différents et très sélectifs de l'offre musicale urbaine. Il a été possible, ainsi, d'identifier et de décrire, dans un même cadre urbain, une grande diversité d'approches de la musique. Cela invite à repenser la vie musicale urbaine de l'Époque Moderne moins dans l'unanimité de ses goûts et de ses choix, que dans la richesse de ses cloisonnements.

  • L'ambigüité morale de la fin'amors dans le roman courtois des XIIe-XIIIe siècles    - Quarti Lara  -  16 décembre 2017

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    La fin'amors, «cet amour courtois si compliqué à vivre et à chanter, cet amour dont la mesure de la sincérité est la qualité de la poésie», qui est exalté et évoqué au débout dans la lyrique des troubadours, a depuis toujours, suscité un vif intérêt de la part de la critique moderne et contemporaine. Le corpus lyrique des troubadours a été à l'origine de la constitution du premier langage érotique et des topoi et motifs de la fin'amor avant qu'ils trouvent un écho et une résonnance dans les autres littératures européennes : au nord de la France, avec les trouvères, dans l'espace germanophone avec les Minnesënger, dans la péninsule Ibérique et en Italie. L'étude que nous avons essayé de construire comme une hypothèse de lecture, de la traslatio amoris, dans les différentes manifestations littéraires françaises des XIIe et XIIIe siècles, notamment à partir de la lyrique courtoise jusqu'au roman en prose, a révélé, nous semble-t-il, qu'un certain nombre de topoi et motifs de la fin'amors, parmi lesquels on peut citer le désir en absentia et les personnages canoniques du lauzengiers et du gelos qui, dans le roman arthurien, trouvent une nouvelle dimension, ont été utilisés par les romanciers qui ont ainsi créé des véritables summae, en faisant de l'amour courtois le cœur et le moteur de la narration : l'axe syntagmatique autour duquel tourne le roman. Ce sont les légendes d'amour de Tristan et Iseut ou de Lancelot et Guenièvre qui offrent la représentation la plus aboutie de la fin'amors : il s'agit de deux histoires de passions totalisantes et adultères avec une dimension et une perspective sociales que l'on peut retrouver dans l'univers des cours de l'époque. L'intérêt remarquable pour les amours illicites des amants se traduit dans l'immense continuation en prose du XIIIe siècle qui assure la circulation de l'histoire tragique des protagonistes dans toute l'Europe médiévale, en faisant de l'amour adultère un mythe de la culture occidentale. Si les histoires d'amour et d'adultère des couples Lancelot-Guenièvre et Tristan-Yseut ont trouvé un terrain fertile dans les grandes continuations en prose du XIIIe siècle, qui reprennent certains thèmes et motifs propres de la fin'amors, il existe, d'ailleurs, une tradition de romans courtois en vers que l'on peut considérer comme une sorte de catégorie hybride, puisqu'ils alternent narration et pièces lyriques ; il s'agit, spécifiquement, des romans «de l'amour troubadour», qui font de la fin'amors le centre focal de toute la narration. Toutefois le choix adopté par les différents écrivains de récits en vers et en prose de développer une narration entière à partir du récit d'une relation adultérine, entraîne une série d‘implications morales et sociales qui semblent refléter, à travers les mots des personnages - même s'il faut se méfier de toute identification automatique et de toute lecture historicisante des textes fictionnels - la pensée des romanciers et de la société de l'époque. Des récits en vers jusqu'aux romans en prose, les amours illicites des couples protagonistes sont remarquablement développés: l'amour courtois ne confère pas seulement une cohésion interne et externe au récit mais, en servant de fil conducteur entre les différents épisodes, il permet aux romanciers de (re)créer nouvelles aventures, en favorisant donc les continuations de ces romans.

  • Correspondance et réseaux épistolaires latins en péninsule Ibérique de 711 au milieu du XIe siècle.    - Cousin Michaël  -  16 décembre 2017

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    En dépit de la conquête de la péninsule Ibérique par les armées musulmanes à partir de 711, le recours à la correspondance par les épistoliers latins ne cessa pas. Au contraire, les échanges épistolaires émaillèrent la plupart des crises et des épisodes les plus importants de l'histoire médiévale de la péninsule pour la période comprise entre 711 et le milieu du Xie siècle, comme la polémique adoptianiste ou l'invention de l'apostolicité de saint Jacques. Du fait de la faculté propre à la lettre de faire dire et de faire agir à distance, l'analyse des échanges épistolaires permet de restituer les stratégies ecclésiastiques et seigneuriales qui s'affrontaient ou, au contraire, se complétaient. En outre, leur étude au prisme de l'analyse des réseaux permet de reconstituer les réseaux de pouvoir et d'amitié auxquels étaient intégrés les épistoliers péninsulaires. La thèse met en exergue le rôle fondamental joué par ces réseaux dans le déroulement d'événements comme la crise des martyrs volontaires de Cordoue mais aussi le rôle de la correspondance comme instrument indispensable à l'organisation et aux gouvernements de communautés monastiques de plus en plus étendues. Enfin, la thèse met en évidence l'importance des réseaux épistolaires dans la préservation de l'identité latine des chrétiens d'al-Andalus au cours des siècles qui suivirent la conquête musulmane.

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