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L'amour est un dynamisme sensible, affectif et passionnel qui se déploie comme inclinaison, comme passion, comme vertu, comme amitié, jusqu'à son terme éminent, comme charité. C'est ce déploiement même qui est « phénoménologique » (c'est-à-dire selon l'ordre de sa phénoménalité propre). Mais ce déploiement phénoménologique de l'amour n'ira pas dans le développement simultané, dans nos recherches, d'une phénoménologie de l'être comme amour (donation, proposition, fécondité) et de l'homme comme aimant (appétit, visée, dilection). Sous les concept - Amor, amiticias, caritas, virtus, voluntas, intentio, dilectio, appetitus et bonum – se voilent le vécu de ces réalités. Il s'agira de les décrire comme des phénomènes vécu, tels que Thomas d'Aquin les envisageaient. Par là, c'est toute la « verticalité » (l'ouverture vers la transcendance du divin) et l'« horizontalité » (l'ouverture éthique du soi à soi, à autrui et au monde) de l'existence humaine qui sera déployée comme dynamique et réception de Dieu, par Dieu et pour Dieu, manifestant par là la profonde dépendance, mais aussi la profonde liberté de la créature vis-à-vis du créateur. C'est ici que nous tenterons de dessiner chez l'Aquinate une nouvelle « topique existentiale » de la relation philosophie/théologie.