La sous-traitance de la gestion coercitive des crises par le Conseil de sécurité des Nations Unies
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Avec la fin de la guerre froide, le Conseil de sécurité a enfin pu recourir au potentiel offert par le Chapitre VII de la Charte. Il a notamment développé une nouvelle pratique, déjà initiée lors de la guerre de Corée et qui lui permet de décider la mise en oeuvre de I}loyens de coercition militaire afin de faire respecter ses résolutions, en habilitant certains Etats à cet effet. Dans le Golfe, en Somalie, au Rwanda, en ex-Yougoslavie, en Haïti et en Albanie, le Çonseil de sécurité a ainsi sous-traité son pouvoir de recourir à la contrainte armée aux Etats membres qui s'étaient préalablement déclarés volontaires. En théorie, la sous-traitance se résume ainsi : agissant en vertu du Chapitre VII, le Conseil de sécurité décide d'autoriser une force multinationale oeuvrant sous commandement et financement étatiques à employer, sous son contrôle, «tous les moyens nécessaires» pour aboutir aux objectifs par lui préalablement définis. Bien que non conforme à la lettre de la Charte (art. 42 à 47), cette pratique est pourtant licite et trouve sa justification dans les pouvoirs implicites que tient le Conseil du Chapitre VII. Conforme aux buts des Nations Unies, elle s'avère en outre particulièrement opportune, en permettant de doter cet organe du bras armé qui lui faisait défaut. Elle souffre cependant de graves déficits en termes de légitimité, accrus par des faiblesses inhérentes à sa mise en oeuvre et tempérant considérablement son intérêt en tant que moyen d'améliorer la sécurité collective. Face à un bilan plutôt négatif s'impose donc une alternative. Soit développer le potentiel encore ignoré de la Charte (Chapitres VI, VII et VIII). Soit réviser ce texte, afin de supprimer les effets pernicieux de la sous-traitance et d'en faire alors une technique formelle de mise en oeuvre de la contrainte armée par le Conseil de sécurité.
Mots-clés libres : Droit public : relations internationales, Nations unies. Conseil de sécurité, Paix, Gestion des crises, Sécurité internationale.
The end of the Cold War has at last allowed the Security Council to have recourse to the potential of the Chapter VII of the Charter. In particular it has developed a new practice, already initiated during the Korean war, enabling it to decie to irnplement means of military coercion in order to have its resolutions respected, by capacitating certain States to do so. In the Gulf, in Somalia, in Rwanda, in former Yugoslavia, in Haïti and in Albania, the Security Council thus subcontracted its power to resort to mifüary coercion to member States which had previously volunteered for this. Theoretically subcontracting is a follows : operating according to Chapter VII, the Security Council decides to allow a multinational force commanded and financed by the States in question to use under its control «ail the means necesseary» to reach the objectives it had previously defined. Although not in keeping with the letter of the Charter (art. 42 to 47), this practice is however lawful and is justified by the implicit powers given to the Council by the Chapter VII. In accordance with the United Nations goals, it above all particularly opportune as it gives to the body the military force it lacked. Nevertheless the practice is confronted with a lack of legitirnacy which is accentuated by the weakness inherent in its implementation, thus lessening considerably its significance as a means of improving collective security. One alternative emerges in the face of a somewhat negative assessment : either developing the hitherto unknown potential of the Charter (Chapter VI, VII and VIII). Or revisiting the Charter in order to rid it of the pernicious effects of subcontracting and make of it a formai means for the Security Council to implement military coercion.
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