Dire et écrire la migration. Anthropologie de l'expression des expériences migratoires congolaises (Congo-Brazzaville) vers la France
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À partir d'une anthropologie sociale d'inspiration compréhensive et phénoménologique, cette thèse décrit, documente et analyse l'expression des expériences migratoires des Congolais migrant vers la France. L'originalité de son approche tient à la constitution d'un corpus «hybride», composé de retranscriptions d'entretiens compréhensifs réalisés auprès de personnes d'origine congolaise installées en France, et d'œuvres littéraires portant sur la migration et créées par des auteurs congolais ayant migré en France. Afin de mieux lier ce même corpus, des entretiens ont été réalisés avec certains de ses auteurs. La thèse poursuit donc un triple objectif : renseigner la migration congolaise vers la France, qui s'avère profondément méconnue bien que quantitativement remarquable ; proposer une réflexion épistémologique quant à l'analyse des expériences migratoires et exiliques ; et enfin, interroger les conditions d'analyse et les apports d'un corpus composé de sources classiquement définies comme anthropologiques et littéraires. Ce dernier point induit un positionnement épistémologique particulier que la thèse documente. Les récits et discours de la migration sont analysés tant dans la dimension à la fois concrète, subjective et sensible de l'expérience vécue et de sa narration, que dans les représentations, symboliques et imaginaires qu'elles mettent en jeu et qui les bâtissent en retour. Saisir les conditions sociales de production des discours et les forces structurant leurs contenus amène à étroitement intégrer à la recherche le contexte socio-historique des rapports entre la France et le Congo. Émergent ainsi de l'analyse des rapports hégémoniques et de domination qui structurent les narrations des expériences migratoires et plus largement le récit de soi du migrant congolais en France. Néanmoins, à partir des multiples expressions de la violence sous toutes ses formes que révèlent ces récits et discours, l'analyse met l'accent sur les espaces d'autonomie et les formes de résistances créatives que leur opposent les individus-acteurs de la migration congolaise.
Mots-clés libres : Expériences migratoires, récits, discours, imaginaires migratoires, littérature, exil social, violence, migration congolaise (Congo Brazzaville, Afrique).
This thesis describes, documents and analyses the expression of migration experiences lived by Congolese people migrating to France from a social anthropology, inspired by a phenomenological and comprehensive approach. The originality of its approach lies in the gathering of "hybrid corpus", based on the transcription of comprehensive interviews of people of Congolese origin settled in France and on literary works dealing with migration and written by Congolese authors who migrated to France. In order to unite in a better way this corpus, interviews have also been made with some of these authors. The thesis aims at three objectives : to inform the Congolese migration to France which turns out to be deep unknown despite the outstanding number of immigrants ; to propose an epistemological study concerning the migration and exile experiences; and at last, eventually question the contribution of a corpus composed of sources which are classically defined as anthropological and literary. This latter aspect induces a particular epistemological positioning collected through the thesis. Narratives and discourses dealing with migration are analyzed both in the concrete, subjective, emotional dimension of the actual experience and in symbolic and imaginary representations they involve, and which generate them in return. Grasping the social conditions of production of these discourses and of the forces structuring their contents leads up to integrate closely the socio-historical context of the relations between France and Congo. Thus, relations of hegemony and domination emerge from this analysis that build up migration experiences's narration of the Congolese migrants in France and more widely the self narrative. Nevertheless, from numerous expressions of violence, which reveal different forms, disclosed by those narratives and discourses, the analysis emphasizes on the autonomy spaces and forms of creative resistances that the actors of the Congolese migration oppose them.
Keywords : Migration experiences, narratives, discourses, migration imaginaries, literature, social exile, violence, Congolese migration (Congo Brazzaville, Africa).
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