L'Émail contemporain de Limoges
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Bien que, de nos jours encore, le nom de Limoges évoque pour le grand public la porcelaine, la ville reste avant tout la Capitale des Arts du Feu. Cette appellation n'est pas usurpée au vu de la production des émailleurs limousins depuis le Moyen-Age. Le titre "Capitale des Arts du Feu" donné à la ville de Limoges pour le travail de l'émail, de la porcelaine et du vitrail, n'apparaît plus comme obsolète durant la seconde période du XXe siècle. Tous les travaux menés par les émailleurs novateurs ont permis de conduire l'émail limousin à une nouvelle diversité de sa production et de son esthétisme, sans pour autant en perdre les éléments fondamentaux que sont les techniques et les savoir-faire. Les années 1950 à 2000 furent donc le signe de cet éternel balancement entre d'un côté une tradition omniprésente et de l'autre la recherche d'une modernité, qui permettrait à l'émaillerie de se renouveler. Les artistes-émailleurs qui ont pu apparaître durant ces cinquante années ont illustré ce "combat" créatif de la tradition et de la modernité. La principale problématique qui s'est posée durant ce demi-siècle se fondait sur le pourquoi et le comment d'un changement de l'émaillerie. L'argumentation devait donc conduire les émailleurs à savoir pourquoi l'émail devait changer et se renouveler, quel devait être leur rôle à eux les artistes, et comment y parvenir. Selon les émailleurs novateurs, Christian Christel, Boris Veisbrot, Bernadette Lépinois, Michèle Gilbert, Alexandre Burget et bien d'autres, la véritable "révolution" de l'émail était là. Tradition et renouveau devinrent alors deux facettes de l'émaillerie et participèrent à l'élaboration et à la création d'un émail qui se voulait résolument contemporain. Le but était donc de permettre à l'émail et à l'artiste de retrouver le chemin de la création et notamment celui d'une multiplicité de formes et de gestes techniques associés à une conception plus actuelle du sujet et de l'objet émaillé. Cette seconde moitié du XXe siècle fut donc marquée par un "émail de son temps" qui se voulait "libéré de la grande tradition des émailleurs classiques" avant tout, afin de pouvoir se tourner vers les courants artistiques contemporains. L'émaillerie devait donc se rapprocher du contexte de l'art contemporain qui devenait de plus en plus européen et international. Les prémices d'un renouveau de l'émaillerie avaient mis l'accent sur le besoin d'évolution afin qu'elle ne pas rester figée dans le temps. L'intervention d'un nouveau langage plastique moderne, associée à l'avènement d'une nouvelle génération d'émailleurs, paraissait être les résultats de la crise de l'émaillerie qui avait lieu depuis des décennies. Cette crise qui donna naissance à un renouveau tant attendu, mit en place tout un nouveau classement dans la création des émailleurs où innovation, liberté, dynamisme et ambiguïté du matériau font totalement partie intégrante du travail de la création. Le XXIe siècle débute sur une crise de la pratique professionnelle de l'émail et c'est aux émailleurs qu'il revient d'être les acteurs principaux d'une sauvegarde de ce patrimoine. L'émail ne devrait pas devenir de nouveau modeste, secondaire et folklorique. La jeune génération d'émailleurs se devait de proposer autre chose. Redisposer des formes, des couleurs, des morceaux d'objets ou encore des effets de matière ne pouvait que modifier le regard et la perception du public et non pas transformer une nouvelle fois "le visage de l'émail". L'entrée dans un nouveau siècle ouvre de nombreux champs de perspective aux émailleurs afin qu'ils puissent développer un nouvel émail. Et il n'est alors pas uniquement question de créer un nouvel esthétisme mais bel et bien de produire des oeuvres qui seraient la marque de fabrique d'une ville.
Mots-clés libres : Émail, Limoges, art décoratif, émailleur, tradition, rupture.
The title "Capital of Ceramics" awarded to the city of Limoges for the work of the enamel, porcelain and stain glass, no longer appears as obsolete during the second half of the twentieth century. All the innovative enamellers 'works have allowed to lead the Limousin enamel to a new diversity of its production and its aesthetics without for all that leaving behind the basic elements that are the techniques and know-how. The years 1950-2000 were thus the hallmark of these endless fluctuations between on one hand a pervasive tradition and on the other the research for a modernity in order to allow the enamelling to change of style. The artists-enamellers who could have appeared in the course of these fifty years have illustrated this creative "fight" between tradition and modernity. The main issue that had arisen during this half-century was based on the why and how about an alteration of the enamelling. The argumentation therefore led the enamellers to know why the enamel had to change and renew itself, what should be the role they would play themselves as artists, and how to succeed. According to the innovative enamellers, Christian Christel, Boris Veisbrot, Bernadette Lépinois, Michèle Gilbert, Alexandre Burget and many others, the true "revolution" was there. Tradition and renewal then became two facets of enamelling and took part in the development and the creation of an enamel that was meant to be resolutely contemporary. The goal therefore was to allow the enamel and the artist to find the way of creation and in particular of a plurality of shapes and technical movements associated with a more current design of the subject and the enamelled object. This second half of the twentieth century was characterized by "an enamel of this times" wich, above all, was meants to be "freed from the great tradition of classic enamel" so that it could turn to the great contemporary art trends. The enamelling then had to come close to the context of the contemporary art that was becoming increasingly European and international. The beginnings of an enamelling's revival had emphasized the need for change and not to remain fixed in the past. The invention of a new modern plastic language associated to the advent of a new generation of enamellers seemed to be the outcome of the enamelling's crisis which had taken place for decades. This crisis that gave birth to a revival started up a whole new classification in the enamellers' creation where innovation, freedom, dynamism and ambiguity of material are fully an integral part of the work of creation. The twenty-first century begins with a crisis of the professional practice of the enamel and it is the responsability of the enamellers to play a major part in the safeguard of this heritage. The enamel was not meant to be once again unassuming, incidental and outlandish. The younger generation had the duty to offer something different. Rearrange shapes, colours, pieces of objects or material effects should only modify the look and the perception of the public and not once again transform "the face of the enamel". Entry in a new century opens up new areas of prospect for enamellers to develop a new enamel. AAnd it is not then only a question of aesthetics but also of producing well and truly some workss that should be the trademark of a city.
Keywords : Enamel, Limoges, decorative art, enameller, tradition, breacking.
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